Totalement autodidacte.
Débuts en aéroclub, puis la même année PP et IFR théorique suivis du PP-IFR pratique. Maintenant on dit CPL-IR, depuis que les JAR-FCL sont passées par là...
Quelques années dans le taxi aérien, puis passage en ligne sur Embraer 120 « Brasilia » [fr] et Boeing 737 [fr] et Boeing 727 [fr] dans plusieurs compagnies charter françaises, Euralair, Air Toulouse, Belair, etc.
Depuis 2000, je suis Commandant de Bord sur Boeing 737 à Europe Airpost [fr], compagnie qui succède à la célèbre Aéropostale pour le transport du courrier la nuit.

C'est un métier passionnant, d'ailleurs je ne crois pas qu'on puisse devenir pilote de ligne si on n'est pas passionné. Voir la terre d'en haut est toujours un spectacle fascinant, et quand on ne peut pas voir la terre, ce sont les nuages qui se chargent de nous assurer le spectacle. On parcourt le monde dans tous les sens, et si l'on est curieux, cela permet de faire beaucoup de rencontres dans tous les pays du monde. Quand on a de la chance d'avoir du travail, c'est un métier exaltant, qui permet de bien gagner sa vie, mais chaque année qui passe, c'est de moins en moins vrai.

Quand on est passionné, les examens qui permettent de faire ce métier ne sont pas trop compliqués. La preuve, je connais des pilotes qui ont fait de belles carrières, et qui n'avaient que le certificat d'études en poche.
Le plus gros problème, c'est que la formation coûte très cher (au moins 120 000 euros), et qu'il y a trop de pilotes par rapport au nombre de places dans les compagnies aériennes. Résultat, il y a beaucoup de jeunes pilotes qui ne trouvent jamais de travail après leur formation, et d'autres qui se retrouvent chômeurs, incapables de trouver un nouvel emploi, même avec plusieurs années d'expérience.
Par ailleurs, c'est souvent un métier fatigant, notamment à cause du décalage horaire, du rythme souvent très soutenu imposé par les compagnies aériennes, ou parce que, comme pour moi, c'est exclusivement du travail de nuit. Sur le plan familial, les longues périodes de séparation provoquent de nombreux divorces parmi les pilotes.

Si la passion est au rendez-vous, commencez par aller passer une visite médicale d'aptitude ! Ensuite, soyez prêt à dépenser beaucoup d'argent pour n'avoir aucune garantie de pouvoir exercer ce métier plus tard. Ceci dit, il ne faut jamais se décourager, parce que quand on arrive à être dans un poste de pilotage, on ne cesse de savourer son bonheur. Et comme dirait la pub du Loto : « 100% des gagnants ont tenté leur chance ». Et plus le temps passe, plus les chances sont minces mais pas encore inexistantes !